jeudi 2 octobre 2008

INTRODUCTION


Initié par l’école doctorale Sciences de l’Homme et de la Société (SHS), le programme « Jeunes chercheurs dans la cité » s’inscrit parmi les projets novateurs du Collège Doctoral Européen Lille-Nord-Pas-de-Calais, association inter-universitaire qui a entre autres pour objectif de renforcer le lien entre les doctorants chercheurs et la cité. Dans ce contexte, il s’agit pour deux doctorants d’un même champ disciplinaire (ou traitant une thématique voisine), l’un belge et l’autre français, de faire équipe pour présenter ensemble deux conférences dans la ville, l’une à Lille, l’autre à Bruxelles, auprès d’un public non universitaire. Le but de cette rencontre est autant de faire connaître ce qu’est la recherche universitaire en sciences humaines que de confronter le doctorant à la réalité pratique de ses recherches. Il s’agit pour eux non seulement de présenter leurs travaux en un langage non « réservé », mais aussi d’accueillir voire de susciter le dialogue avec des personnes désireuses de comprendre la nature du travail d’un universitaire et ses enjeux pour la collectivité. Les doctorants sélectionnés pour cette action ont accepté de « jouer le jeu » de la vulgarisation de qualité, en étant conscients que l’une des missions de tout chercheur, notamment en sciences humaines, est bien d’éclairer la société sur des problèmes qui intéressent tout un chacun et dont les solutions conditionnent l’avenir commun. Bonnes conférences à tous !

Groupe 1 - ARCHEOLOGIE


Les matériaux archéologiques : applications et enjeux

Ewa Wyremblewski et Walter Leclercq

Les sociétés anciennes ont utilisé des matériaux divers dans leur vie quotidienne. Certains se conservent mieux que d’autres, comme l’argile cuite qui constitue une des découvertes les plus fréquentes sur un site archéologique. En revanche les matériaux métalliques, dont les gisements sont plus rares, ne sont pas des vestiges que l’on peut trouver fréquemment. Quelle est l’origine de ces matériaux ? Comment étaient-ils utilisés ? Ou encore dans quels réseaux d’échanges entre les populations s’inscrivaient-ils ? Telles sont quelques-unes des questions qui seront abordées dans cette séance.

Ewa Wyremblewski est doctorante en protohistoire européenne à l’Université de Lille 3. Elle travaille sur les modèles et copies des bronzes en Europe protohistorique entre le Xe et le VIIIe siècle avant notre ère.

Walter Leclercq est doctorant au Centre de Recherches archéologiques de l’Université Libre de Bruxelles. Ses recherches portent principalement sur la céramique en tant que vecteurs des activités sociales, économiques ou symboliques des populations étudiées.

A Bruxelles le samedi 11 octobre de 15h30 à 17h30 (ouverture par l’Ecole doctorale SHS).
A Lille le mardi 21 octobre de 18h à 20h.


Toutes les conférences sont suivies d'un débat avec le public.

Groupe 2 - GERMANISTIQUE


L’Allemagne, un carrefour de cultures.
Marie-Hélène Devemy-Hiebel et Philippe Beck

Entre les écrits de Joseph Ponten (1883-1940) et l’ « Euregio Egrensis », il y a un point commun : l’Allemagne et son passé douloureux. Philippe Beck vous invite à réfléchir sur les relations franco-allemandes dans les écrits de Josef Ponten, écrivain germanophone du canton d’Eupen-Malmedy, qui oscille entre esprit de réconciliation et renforcement des nationalismes. Marie-Hélène Devemy-Hiebel s’intéresse quant à elle au rôle politique et symbolique joué en Allemagne par les eurorégions, et plus particulièrement par l’ « Euregio Egrensis », qu’elle a visitée récemment.

Marie-Hélène Devemy-Hiebel réalise un doctorat à l’Université de Lille 3 sur le débat autour du « Centre contre les expulsions » comme enjeu de mémoire dans l’évolution de l’identité allemande.

Philippe Beck est doctorant à l'Université catholique de Louvain. Ses recherches portent sur deux écrivains germanophones de la région d’Eupen-Malmedy, Peter Schmitz (1887-1938) et Josef Ponten (1883-1940).

A Bruxelles le samedi 18 octobre de 15h30 à 17h30.
A Lille le jeudi 16 octobre de 18h à 20h (ouverture par l’Ecole doctorale SHS).

Toutes les conférences sont suivies d'un débat avec le public.

Groupe 3 - HISTOIRE DE l'ART


Paris-Bruxelles/Bruxelles-Paris, 1884-1939 : quoi de neuf ?
Noémie Goldman et Céline De Potter

Cela fait maintenant exactement dix ans que s’est tenue, au Grand Palais à Paris et au Musée des Beaux-Arts à Gand, la très belle exposition Paris-Bruxelles Bruxelles-Paris qui offrait un premier panorama des relations artistiques franco-belges de 1848 à 1914. Les recherches ont encore progressé depuis lors. Noémie Goldman s’intéresse aux relations franco-belges tissées autour de la personnalité d’Octave Maus, grand ordonnateur à Bruxelles des salons annuels du Groupe des XX, de 1884 à 1893, et de ceux de la Libre Esthétique jusqu’en 1914. Céline De Potter repousse quant à elle les limites temporelles : des artistes belges en France de 1919 à 1939, y en a-t-il encore ?

Noémie Goldman est doctorante à l’Université Libre de Bruxelles. Elle travaille sur le réseau artistique et littéraire d’Octave Maus (Bruxelles, 1856-1919).

Céline De Potter est doctorante à l’Université de Lille 3 et à l’Université Libre de Bruxelles. Ses recherches portent sur la présence et la réception des artistes belges en France de 1919 à 1939.

A Bruxelles le samedi 1er novembre de 15h30 à 17h30.
A Lille le dimanche 23 novembre de 11h à 12h30.

Toutes les conférences sont suivies d'un débat avec le public.

Groupe 4 - ESTHETIQUE


A la source de la création : contemplation ou défiguration ?
Lucie Garçon et Aline Wiame

En 1975, le public accueille Barry Lyndon comme un film expérimental, et sa sortie en salle se solde par un échec financier. Qualifié de « film de pure visibilité », la critique le taxe d’être exclusivement adressé à l’œil : tout entier constitué de visible, il serait voué à être contemplé. Lucie Garçon propose un autre regard sur ce film, nous permettant d’y repérer les éléments qui, tout au contraire, y seraient « invisibles » et « hétéroclites ». Aline Wiame poursuit dans la voie de l’action et s’interroge sur le concept de défiguration dans le théâtre européen du XXe siècle. A quoi servirait-il donc d’outrepasser les formes d’appartenance socialement reconnues pour se confronter à des sentiments tels que la folie, l’animalité, ou la monstruosité, si ce n’était pour nous sauver nous-mêmes ?

Lucie Garçon est doctorante à l’Université de Lille 3. Ses recherches portent sur les présences de l’œil dans les films de Stanley Kubrick.

Aline Wiame est doctorante à l’Université Libre de Bruxelles. Elle travaille sur le concept de défiguration dans le théâtre occidental du XXe siècle.

A Bruxelles le samedi 22 novembre de 15h30 à 17h30.
A Lille le dimanche 23 novembre de 14h30 à 16h.

Toutes les conférences sont suivies d’un débat avec le public.

Groupe 5 - HISTOIRE


Du familistère Godin à l’hôtel Bellevue, à chacun son logement !
Jessica Dos Santos et Virginie Jourdain

Godin, chef d’entreprise et penseur socialiste, a marqué son temps par l’invention d’un nouveau type d’appareils de chauffage et surtout par la construction d’une cité ouvrière originale, le Familistère. Souvent considéré comme unique, ce familistère fut doublé par Godin, craignant d’avoir à fuir la France du Second Empire, d’une succursale fonctionnant sur le même principe dans les faubourgs de Bruxelles. Jessica Dos Santos propose, par le biais de l’étude de ces relations franco-belges, un regard original sur le familistère. Quant aux touristes débarquant à l’hôtel Bellevue, à la fin du XIXe siècle, à quoi pensaient-ils ? C’est dans les arcanes de ce modèle de l’hôtellerie moderne bruxelloise que nous entraîne Virginie Jourdain, à la recherche des origines de la grande industrie hôtelière contemporaine.

Jessica Dos Santos est doctorante à l’Université de Lille 3. Son doctorat en histoire contemporaine porte sur l’histoire du familistère de Godin et de l'usine de Guise, de sa fondation à sa dissolution (1880-1968).

Virginie Jourdain est doctorante à l’Université Libre de Bruxelles. Ses recherches en histoire rurale et urbaine portent essentiellement sur les élites dans la ville, leur identification, leur rôle et leur place dans les processus de (re)composition urbaine.

A Bruxelles le samedi 29 novembre de 15h30 à 17h30.
A Lille le dimanche 23 novembre de 16h à 17h30.


Toutes les conférences sont suivies d’un débat avec le public.

Récapitulatif Bruxelles


Samedi 11 octobre – 15h30-17h30 – ARCHEOLOGIE

Les matériaux archéologiques : applications et enjeux

Samedi 18 octobre – 15h30-17h30 – GERMANISTIQUE
L’Allemagne, un carrefour de cultures.

Samedi 1er novembre – 15h30-17h30 – HISTOIRE DE L’ART

Paris-Bruxelles/Bruxelles-Paris, 1884-1939 : quoi de neuf ?

Samedi 22 novembre – 15h30-17h30 – ESTHETIQUE
A la source de la création : contemplation ou défiguration ?

Samedi 29 novembre – 15h30-17h30 – HISTOIRE

Du familistère Godin à l’hôtel Bellevue, à chacun son logement !

Centre Culturel de Schaerbeek, 91-93 rue de Locht, 1030 Bruxelles. Plus de renseignements sur www.culture1030.be.